Photo by Arto Marttinen

Ce n’est pas si souvent que je me retrouve à réécrire sur des choses personnelles, mais lorsque je les partage, elles ont à mes yeux, un sens qui permet dans un sens de mieux me comprendre.

Vous savez, dans ma vie j’ai toujours lutté, contre un tas de choses, pour un tas de gens, mais l’une des choses que je n’ai jamais réellement su faire, ou maladroitement, c’est de m’occuper de moi.

J’imagine que cela peut sembler ironique pour certains, quand d’autres comprennent directement pourquoi. Il ne s’agit pas d’un aveu d’une quelconque faiblesse ni d’une question d’égocentrisme, car là encore vous feriez fausse route à mon sujet.

Non, pendant tout ce temps, si j’ai pris plus soin des autres que de moi, c’est par ce que j’ai vécu ces choses humiliantes, tristes, parfois qui m’ont mises en colère, alors oui, j’ai toujours fait de mon mieux, pour aider à mon humble niveau, les gens que j’ai pu voir souffrir, par ce que je comprends le sens de ce mot et par ce que je l’ai vécu durant des années, et aujourd’hui encore.

Je crois que je ne vous apprendrais rien en disant que nous ne sommes pas parfaits, qu’on ne fait pas toujours les bons choix, mais le plus dur en réalité c’est d’admettre aussi que c’est plus facile de s’occuper des autres que de soi.

Croyez moi, dans un monde où chaque jour se ferme des portes, image que j’empreinte là pour parler de celles et ceux qui se résignent à vouloir se battre pour eux, tellement ils voient l’égoïsme, la haine, la peine ou encore pire, la peur permanente, on se demande comment on a pu en arriver là, et surtout comment en sortir.

Évidemment, les gens qui ont la même vision que moi diront qu’il suffit d’enlever ses œillères, que la vie n’est ni toute blanche, ni toute noire, chose que je ne peux contredire, mais toutefois, il faut pour cela que les gens soient prêts à l’entendre, sinon, on tombe rapidement dans le jugement des autres, nous pensant trop utopistes, pas assez terre à terre, comme si nous devrions continuellement penser négativement était la porte de sortie, alors qu’en réalité, c’est votre vision et rien d’autre qui vous rapproche d’une pensée négative ou positive.

Enfin bref, tout cela pour dire, excusez-moi si c’est un peu confus, mais que nous devons d’abord nous occuper de nous même et adopter la meilleure posture, face aux problèmes ou aux joies que nous porte la vie.

C’est donc ce long chemin qui j’ai enfin commencé à prendre.

Prendre soin de soi, nous permet de mieux rendre heureux ceux qui nous entourent, sans cette chose essentielle, nous plongeons dans une faille sans fin.

Quelqu’un allant mal, courant après un autre qui va mal pour le remettre sur pied, il va endosser le malheur de l’autre, et ça va même s’accumuler avec son malheur et le renforcer, de même pour celui qui va mal.

En soi, c’est comme ce que nous voyons aujourd’hui, des soignants dépressifs qui viennent soigner leurs patients, situation que juge ironique en un sens, car une personne qui est malade, n’est pas censée en soigner un autre, mais plutôt ce soigner en premier pour ensuite mieux soigner celui qui est malade, sinon, on stagne et on aggrave la situation.

Pour revenir à moi, en espérant que vous comprendrez qu’il s’agit là, non pas d’un texte égocentrique, mais bien plus comme l’explication de ma vision, de ma vie, je suis justement dans ce cas là, j’ai négligé ma vie personnelle, en pensant que je pouvais vivre des autres, par leur bonheur, par leur présence uniquement.

Sauf qu’il n’existe pas d’autres manières d’aimer, d’apprécier les choses de la vie, sans que l’on prenne conscience de sa propre existence.

Vous savez, il m’est arrivé un nombre incalculable de fois, des soirs surtout, de me mettre à penser, mais ces moments-là, il n’était pas comme les autres.

Non. Il s’agissait d’une réflexion profonde, je ne serais pas vous expliquer, mais à ces moments-là j’ai déjà sérieusement songé à arrêter de faire tout ce que je faisais depuis toutes ces années.

En gros, je vais appeler ça grossièrement, à militer à ma manière, ou à m’opposer à tout bout de champ quand je ressentais cette rage monter en moi, car je n’arrive pas à me faire à l’idée que l’on puisse s’attaquer aux autres injustement, qu’on puisse les humilier ou les rendre malheureux tout simplement.

Pourtant, si vous saviez, le poids énorme que tout cela représente et que je porte.

Ce n’est pas pour me plaindre que je le dis, puisqu’au final, j’ai le choix, mais pour vous faire comprendre encore une fois, qu’aucune de mes actions, prises de paroles via mes écritures, n’étaient nés pour m’en prendre à quelqu’un comme ça, par plaisir ou gratuitement.

Non, jamais.

Toutes ces fois-là, où j’ai pris mon clavier, avec la boule au ventre et la gorge nouée, j’étais en train d’encrer sur ces pages blanches, mes sentiments les plus sincères, et qui, pour la majorité, sont venus par cette colère qui était en moi face à cette injustice.

Ce soir encore, et c’est pour ça que je me suis mis à rédiger sans tellement trop chercher à comprendre, ce que j’allais faire de ce texte, j’ai eu à nouveau ce sentiment.

Il me suffirait d’arrêter d’exprimer ma colère, de remballer mes textes et de m’éloigner de tous ces réseaux sociaux, pour que j’en finisse avec cette grosse boule au ventre que je supporte depuis tant d’années, depuis que je me suis mis à m’adresser à vous de cette manière, d’abord à vous mes ami-e-s, puis à vous chers inconnus, me permettant de vous alerter de situations insoutenables, et contre qui personne n’osait se dresser par peur.

Alors voilà, je ne sais pas totalement, mais j’ai déjà la certitude que viendra bientôt le moment où je passerais le relais, à chacun-e d’entre vous, chez qui j’ai déjà semé depuis tant d’années, cette graine de la paix, de l’honneur et du sens de nos mots, qui ne doivent pas devenir nos maux.

Je ne me sens pas beaucoup plus faible en vous écrivant tout ça, car vous le savez, mais la plus grande force des gens, c’est justement leur faiblesse.

Concernant l’avenir, je ne serais pas vous dire, peut être continuerais-je d’écrire, en tout cas, je sais que c’est une chose que j’adore faire, surtout de cette manière, mais peut être qu’une fois cette histoire terminée, alors j’en commencerais une nouvelle, il y a tant de belles choses à vous présenter, à vous écrire alors je suis sûr que je saurais faire le bon choix.